Le ministre de la Santé veut aller plus loin contre la mort subite
16 septembre 2011
Lors d’un discours prononcé le 13 septembre 2011, Xavier Bertrand suggère quatre « axes de progrès » pour lutter contre la mort subite :
– continuer d’implanter des défibrillateurs en accès public, équiper tous les ERP et les entreprises, et favoriser l’équipement des lieux résidentiels,
– améliorer la géolocalisation du parc de défibrillateurs, ainsi que leur suivi, et créer une base nationale,
– renforcer la maintenance de ces appareils,
– développer la formation des premiers secours, éventuellement en rendant obligatoire le PSC1 pour le permis de conduire.
Le ministre indique qu’il s’agit d’un « programme », ce qui revient à dire en termes clairs qu’il n’en est qu’au stade de la réflexion et n’a rien arrêté. On peut toutefois penser que ces orientations seraient assez faciles à mettre en œuvre dans la mesure où elles ne reposent pour l’essentiel que sur une activité de réglementation et ne nécessitent pas l’engagement d’un financement par l’État. Ainsi l’implantation renforcée des défibrillateurs et leur maintenance sont du ressort des collectivités locales, des entreprises, et dans certains cas de sponsors et mécènes. Le discours a d’ailleurs été prononcé à l’occasion de la signature par plus de 80 entreprises d’une « charte du cœur » qui les engage à installer des défibrillateurs et à former leurs personnels [1].
En outre, la création d’une base nationale de localisation des défibrillateurs est d’ores et déjà une réalité grâce aux initiatives privées de Vauban Humanis [2] et de l’ARLoD [3].
L’idée de rendre le PSC1 obligatoire au permis de conduire peut également séduire. Ce serait une manière de diffuser, enfin, les gestes qui sauvent en masse dans la population. Mais on peut aussi objecter que les candidats au permis de conduire devraient alors ajouter à leur formation à la conduite, déjà fort coûteuse, une formation PSC1 qui, dispensée par une association agréée, est facturée 60 € ou plus. Alors que, quelques années plus tôt, ces mêmes candidats au permis auraient dû obtenir ce même PSC1 gratuitement avec le brevet des collèges... Rappelons en effet que la formation au PSC1 est prévue lors de la scolarité de tous les élèves, mais qu’elle n’est pas mise en œuvre de manière généralisée. Il est dommage que ce léger problème [4] ne soit pas évoqué par M. Bertrand. Mais il est vrai qu’il n’est pas ministre de l’Éducation.
On devrait se féliciter des résolutions de ce discours qui semblent frappées au coin du bon sens. Mais on n’y trouve toujours pas la volonté d’un pilotage stratégique de haut niveau du secourisme en France, pourtant réclamé par l’Académie de médecine [5].
Sur le Web Allocution de Xavier Bertrand
Notes
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