Encore un nouveau numéro d’urgence : le 197
8 août 2015
Parmi les secouristes, combien savent citer de mémoire les dix numéros d’urgence en service en France ? Eh bien, pour simplifier les choses, l’ARCEP, Autorité de régulation des communications électroniques et des postes, nous gratifie d’un nouveau numéro d’urgence tout chaud tout beau, le 197, après l’ouverture récente des 191 et 196 [1] en 2013.
L’EENA, qui milite pour le 112 en Europe, indique que la France est désormais avec ses onze numéros le pays européen ayant le plus de numéros d’urgence, devançant la Belgique, qui en a 10 [2].
Pour quoi faire ?
C’est pour les besoins des plans « alerte attentat » et « alerte enlèvement » que ce numéro a été créé. En effet ces plans s’accompagnent de l’ouverture d’une ligne dédiée au recueil des témoignages.
Il existait déjà des numéros spéciaux en 0 805 pour ces deux dispositifs. Mais ces numéros ne rentraient pas dans la liste des numéros d’urgence, ceux qui obligent les opérateurs à fournir l’identification automatique du numéro, ce que l’on appelle le « démasquage » du numéro, ni la localisation de l’appelant. Or le ministère considère que ces fonctions sont importantes pour le travail des forces de l’ordre si la communication avec un témoin crucial est interrompue, ou encore si la revendication d’un attentat intervenait sur ce numéro (eh oui, il y aurait des terroristes complètement stupides).
Mais alors que le ministère souhait avoir un numéro distinct pour chacun de ces plans, l’ARCEP, dans sa grande sagesse, a décidé de regrouper les deux numéros d’urgence en considérant d’une part qu’il serait déraisonnable de multiplier les numéros d’urgence (sic), et d’autre part que la probabilité d’une alerte enlèvement et d’une alerte attentat simultanés est faible.
Pourquoi pas le 17 ?
L’ARCEP a bien tenté de faire remarquer au ministère que le 17 (Police secours) aurait bien pu faire l’affaire. Mais le ministère a indiqué que les appels à ce numéro d’urgence concernent des urgences locales, telles que par exemple des accidents de la route, des troubles à l’ordre public ou des infractions pénales, nécessitant l’intervention sur les lieux d’une équipe de policiers ou de gendarmes. De ce fait, les appels au 17 sont acheminés vers le commissariat ou la gendarmerie localement compétents par rapport à la localisation de l’appelant.
Ainsi, le traitement des appels au numéro 17 étant décentralisé, il ne peut pas répondre à la demande, car la dispersion géographique des appels induirait, outre une perte de temps, une perte d’informations. Or le ministère souhaite pour ces deux plans un traitement centralisé au niveau national.
La centralisation permet en effet d’avoir des opérateurs spécialement formés à ce type d’événement. Elle permet également de répercuter au plus vite l’information aux services opérationnels, sur le terrain.
Quand ce numéro sera-t-il activé ?
Le plan « alerte attentat » est déclenché dans l’hypothèse de la commission d’un ou plusieurs attentats sur le territoire national. Il relève d’une décision du ministre de l’Intérieur ou du directeur général de la police nationale.
La mise en œuvre du plan « alerte enlèvement » est activée en cas d’enlèvement d’enfant. Le déclenchement du plan alerte enlèvement est décidé par le procureur de la République.
Lorsque le plan n’est pas déclenché, le numéro est dormant.
Quelle est la liste de tous les numéros d’urgence ?
Ils sont désormais au nombre de onze :
– 112 : numéro d’urgence européen
– 15 : sauvegarde des vies humaines - SAMU
– 17 : intervention de police - Police Secours
– 18 : lutte contre l’incendie et sauvegarde des vies humaines - Pompiers
– 114 : numéro d’urgence pour les personnes déficientes auditives
– 115 : urgence sociale - SAMU social
– 119 : urgence sociale - Enfance maltraitée
– 116000 : urgence sociale - Enfants disparus
– 191 : urgences aéronautiques
– 196 : urgences maritimes
– 197 : alertes attentats et alertes enlèvements
Notes
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