À l’initiative du ministère de l’Intérieur, la campagne des « gestes qui sauvent » a été déployée sur les week-ends du mois de février sur l’ensemble du territoire, à la suite des attaques de Paris et Saint-Denis.

Cette campagne est composée de deux modules dont le premier est consacré à l’alerte, le massage et la défibrillation et le second au traitement des hémorragies élargi à la pose du garrot sur une durée totale de deux heures environ.



Statistiques

Les sessions ont permis de former plus de 72 000 personnes [1] sur l’ensemble du territoire. La majorité (60 %) a été formée par un organisme public, principalement les services d’incendie et de secours (SIS), mais aussi l’Éducation nationale (ÉN). Les 40 % restant ont été formé par le secteur associatif, principalement les associations de sécurité civile comme la Croix-Rouge-française (CRF), la fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), la Protection civile (FNPC) ou la fédération des sauveteurs-secouristes (FFSS). Le graphique ci-dessous montre la proportion des différents contributeurs.

Légende : autres ASS : autres associations de sécurité civile ou agréées pour la formation aux premiers secours (UNASS, Croix-Blanche, SNSM...) / autres ORG : autres organismes publics habilités.

Programme

Alors que la circulaire [2] promettait la publication d’un référentiel spécifique, celui-ci n’a jamais été rendu public. Néanmoins le programme de la formation, d’une durée de deux heures, était le suivant :
 Les actions à conduire dans une situation d’exception engendrant de nombreuses victimes (env. 1h)

  • le dégagement en urgence d’une victime ;
  • la mise en position d’attente pour les victimes qui le nécessitent ;
  • la lutte contre les hémorragies au moyen de garrots de fortune ou par une compression réalisée directement sur la plaie.

Les actions à conduire dans une situation du quotidien : l’arrêt cardiaque.
Ce module « arrêt cardiaque » (env. 1h), plus couramment dénommé Alerter-Masser-Défibriller (AMD) [3], s’articule en deux séquences :

  • apprentissage du geste ;
  • restitution du geste, au cours d’un atelier de pratique dirigée.

La campagne a été l’occasion de réintroduire dans la formation du grand public le garrot, ce qui a pu faire débat [4]. À ce jour, le geste est resté cantonné aux initiations et n’a pas été réintroduit au PSC1, même s’il en serait question [5].

Engouement

Ces chiffres montrent un réel engouement du public, et un réel effort des pouvoirs publics et des associations pour y répondre. En effet, chaque année sont délivrées plus ou moins 400 000 PSC1 (formation de base du grand public), soit environ 33 000 par mois en moyenne. Ajouter 72 000 personnes dans le cadre d’une formation, même de deux heures, pendant un mois, est donc loin d’être anecdotique. Une belle réussite pour la culture de sécurité civile de la nation à mettre au crédit des agents des services publics impliqués et des formateurs bénévoles des associations.

Notes

[1Exactement 73822 selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, mais en faisant le total des chiffres fournis par ce même ministère, on tombe sur 72077 http://www.interieur.gouv.fr/Actual...

[4Pour ou contre l’enseignement du garrot, Secouriste magazine n°30, p. 26

[5Suite aux attentats, la Croix-Rouge forme désormais à la pose d’un garrot http://www.sciencesetavenir.fr/sant...

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