Le site LePost.fr a déclenché une polémique sur la prise en charge d’un arrêt cardio-respiratoire (ACR) dans un train à grande vitesse, lors d’un trajet Reims-Paris, le 23 septembre. La victime, décédée, n’a pas pu être prise en charge par les secours médicalisés avant 35 à 40 minutes après s’être écroulée dans le train. Selon la SNCF, il n’était pas possible de faire autrement, mais des témoins contestent sur le site cette version [1].

Quoi qu’il en soit, cette semaine LePost.fr va plus loin en interrogeant un contrôleur sur la formation des personnels commerciaux aux gestes de premiers secours et la SNCF sur ses intentions en matière d’équipement des trains de défibrillateurs [2]. Les réponses sont édifiantes, pour ne pas dire stupéfiantes. Non seulement le contrôleur qui témoigne estime à plus de deux tiers le nombre de ses collègues qui refuseraient de faire le moindre geste de premiers secours, mais en plus il estime que les premiers secours ne font partie de son travail, même s’il reconnaît être payé pour assurer la « sécurité ».

L’exploitant ferroviaire n’a quand à lui aucune intention d’équiper ses trains de défibrillateurs. Pourtant, n’importe quel enfant de 10 ans qui aurait reçu une formation aux premiers secours serait en mesure de l’utiliser (à défaut du contrôleur...) Un comble au moment où le « train du cœur » [3] s’apprête à parcourir la France, précisément dans le but de sensibiliser l’opinion à l’utilisation des défibrillateurs.

Rappelons que dans les avions le défibrillateur est désormais un équipement standard, dont l’efficacité est démontrée [4], que tous les personnels navigants commerciaux à bord ont reçu une solide formation de secourisme [5], qu’ils doivent suivre un recyclage régulier pour être parfaitement opérationnels dans la chaîne de survie. Ajoutons que les compagnies sérieuses ont leur propre service médical destiné aux passagers pour s’assurer du bon déroulement de l’assistance aéromédicale en cas d’urgence.

Moralité, plus que jamais, l’avion est le plus sûr moyen d’arriver en vie à destination ?

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Arrêt cardio-respiratoire : mieux vaut l’avion que le train

24 novembre 2008 par jl91

Bonjour,
En tant que Sapeur Pompier je me permet de réagir à cette brève sur 4 points :
On manque quand même un peu d’informations sur le déroulement de cette tragédie : des témoins apportent une version qu’on ne connait pas...

1) Ne pas avoir de défibrillateur et de personnel formé à bord est scandaleux de la part de la SNCF.

2) Un personnel qui refuse de faire des gestes d’urgence parce que ce n’est pas son travail démontre qu’il n’a rien compris au secourisme. J’imagine sa réaction si son fils ou sa fille était dans le même cas que la victime.... de plus, il commet un délit au regard de l’article 223-6 du code pénal.

3) Ceci dit, arrêter un train en pleine campagne n’est pas forcément la méthode la plus adaptée, les secours auront du mal à accéder jusqu’au train d’où perte de temps.

4) Un temps de médicalisation de 40 minutes, même s’il est trop long, est un temps moyen en France, quelquesoient les conditions (malheureusement !!) De nombreuses localités se trouvent à 40-60 minutes du SMUR le plus proche..

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