Arrêt cardio-respiratoire : mieux vaut l’avion que le train
2 octobre 2008
Le site LePost.fr a déclenché une polémique sur la prise en charge d’un arrêt cardio-respiratoire (ACR) dans un train à grande vitesse, lors d’un trajet Reims-Paris, le 23 septembre. La victime, décédée, n’a pas pu être prise en charge par les secours médicalisés avant 35 à 40 minutes après s’être écroulée dans le train. Selon la SNCF, il n’était pas possible de faire autrement, mais des témoins contestent sur le site cette version [6].
Quoi qu’il en soit, cette semaine LePost.fr va plus loin en interrogeant un contrôleur sur la formation des personnels commerciaux aux gestes de premiers secours et la SNCF sur ses intentions en matière d’équipement des trains de défibrillateurs [7]. Les réponses sont édifiantes, pour ne pas dire stupéfiantes. Non seulement le contrôleur qui témoigne estime à plus de deux tiers le nombre de ses collègues qui refuseraient de faire le moindre geste de premiers secours, mais en plus il estime que les premiers secours ne font partie de son travail, même s’il reconnaît être payé pour assurer la « sécurité ».
L’exploitant ferroviaire n’a quand à lui aucune intention d’équiper ses trains de défibrillateurs. Pourtant, n’importe quel enfant de 10 ans qui aurait reçu une formation aux premiers secours serait en mesure de l’utiliser (à défaut du contrôleur...) Un comble au moment où le « train du cœur » [8] s’apprête à parcourir la France, précisément dans le but de sensibiliser l’opinion à l’utilisation des défibrillateurs.
Rappelons que dans les avions le défibrillateur est désormais un équipement standard, dont l’efficacité est démontrée [9], que tous les personnels navigants commerciaux à bord ont reçu une solide formation de secourisme [10], qu’ils doivent suivre un recyclage régulier pour être parfaitement opérationnels dans la chaîne de survie. Ajoutons que les compagnies sérieuses ont leur propre service médical destiné aux passagers pour s’assurer du bon déroulement de l’assistance aéromédicale en cas d’urgence.
Moralité, plus que jamais, l’avion est le plus sûr moyen d’arriver en vie à destination ?
Notes
[4] B. Pats et coll. (2005) L’apport du défibrillateur semi-automatique (DSA) dans les avions de ligne
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