Hommages au Professeur Louis Serre, médaille d’or des SAMU
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- 15 juin 2000 - dernière mise à jour 19 janvier 2016Comme lors de la publication de nos bulletins et différents écrits, nous rendons Hommage à nos membres d’honneur. Aujourd’hui, nous rendons hommage au Professeur Louis SERRE, fondateur du SMUR de Montpellier et du premier SAMU, celui de l’Hérault, en 1963, qui devint une référence pour les autres SAMU qui allèrent se créer ensuite.
Extrait du bulletin du CAPSU n°25
Ci-dessous, un article paru en 1992 lors de la remise de la Médaille d’or des SAMU ou Professeur SERRE et une photo qui montre les véhicules utilisés à Montpellier pour la médicalisation des secours
(1992, source non précisée)
Un ancien Cigalois honoré
Le professeur Louis Serre médaille d’or des S.A.M.U .
• De nombreuses personnalités, du monde médical principalement, avaient répondu à l’invitation des professeurs D’Athis et Du Caylar, et se trouvaient, en décembre dernier, dans une des bibliothèques de l’hôpital la Peyronnie à Montpellier, pour assister à la remise de la médaille d’or des S.A.M.U. au professeur Louis Serre, né le 1er août 1925 à Saint-Hippolyte-du-Fort (le professeur Du Caylar est, lui aussi, né le 1er août 1925 à Saint-Hippolyte-du-Fort, en 1925).
M. le professeur Du Caylar évoquait leur enfance cigaloise commune qui les avait conduits d’école en lycée, puis en fac de médecine, jusqu’au diplôme d’anesthésiste réanimateur.
Louis Serre, très tôt, fut attiré par les secours d’urgence auxquels il allait consacrer son énergie. M. Du Caylar rend un hommage chaleureux à son ami Louis, à sa combativité pour défendre ses convictions : « Tu t’es battu, frappant à la porte des ministres successifs et tu obtenais finalement ce que tu demandais, quelquefois depuis quinze ans, sans souffler et surtout en évitant de te médiatiser. Tout à ton honneur... C’est encore plus méritoire... »
M. Menthoneix, directeur général des S.A.M.U., prenait le relais pour une énumération des actions et des réalisations portant la griffe Louis Serre : aide médicale d’urgence aux adultes, aux enfants ; coopération inter-services avec la protection civile, la sécurité routière, la gendarmerie ; relations avec le pouvoir politique. « Vous nous avez convaincu que la rapidité était le gage de l’efficacité et de réussite maximale ... Vous avez réclamé et obtenu l’usage des hélicoptères, les centres de formation des premiers secours, une généralisation des S.A.M.U. Les Centres 15, c’est encore vous ! »
La première médaille d’or
Le professeur Du Caylar remet la médaille d’or des S.A.M.U. à Louis Serre, en précisant qu’il n’avait été attribué que deux médailles d’argent, mais jamais d’or : « Louis, tu es bien le premier. »
Louis Serre, dans sa réponse, expliquait comment lui était venue la vocation pour les secours d’urgence avant hospitalisation. D’où l’idée de l’assistance et de l’intervention extra-hospitalière s’installe dans la tête du jeune médecin qui en fera l’objet prioritaire de son long combat.
Pendant les accolades et les effusions dont Renée, son épouse, eut bonne part, on a pu entendre un médecin affirmer : « Il aurait plutôt droit au titre de bienfaiteur de l’humanité. »
Nous rappelons ci-dessous la visite, en 1984, du SAMU créé par le Professeur Louis SERRE, à Montpellier avec les moniteurs de l’ASAR de l’époque où il fut beaucoup question des « 5 gestes » et du Professeur Marcel ARNAUD (photo prise par Pierre BLAHA)
(27 octobre 1984, source non précisée)
Les « 5 gestes qui sauvent » à Montpellier avec les moniteurs de l’A.S.A.R.
Ce dernier week-end, les moniteurs de l’A.S.A.R. auxquels se sont joints, plusieurs délégués régionaux de la Campagne Nationale des « 5 gestes qui sauvent » se sont retrouvés à Montpellier pour participer au Congrès annuel des Moniteurs de Secourisme.
L’équipe de M. Burggraeve fut tout d’abord accueilli au SAMU 34 par le professeur Louis Serre lui-même, fondateur de ce SAMU, un des premiers de France. Elle assista à plusieurs départs et notamment à l’arrivée puis au départ pour une intervention d’un hélicoptère alouette III.
L’après-midi du samedi fut consacré à la partie technique et pédagogique du Secourisme avec la participation de Médecins de plusieurs disciplines.
MM. Burggraeve et Lauwick de l’ASAR firent de nombreuses interventions à propos des premiers secours lors des réimplantations de membres sectionnés, les interventions héliportés, les démonstrations présentées. M. Burggraeve fit une intervention remarquée à propos de la PLS (position latérale de sécurité) mise au point par le Pr Arnaud.
Le professeur Serre apporta à plusieurs reprises son approbation et son appui aux propos des Secouristes Roubaisiens dont les idées progressent dans les milieux secouristes. Il fut question aussi du « Secourisme de catastrophe » et l’expérience de l’ASAR fut également évoquée.
L’hommage au Pr Arnaud
Tour à tour, des représentants des Organismes français de secourisme ou une représentante de la direction de la Sécurité civile du Ministère de l’Intérieur apportèrent leur point de vue tant au niveau technique que règlementaire. Le dimanche matin fut un point fort de ce congrès. On assista à une cascade d’interventions des moniteurs de l’ASAR, MM. Burggraeve, Lauwick, Gresset et Mlle Tricoit ainsi que de MM. Blaha, Story et Hantz correspondants de l’ASAR.
Outre des questions relatives au devenir de l’Association nationale des moniteurs, de l’organisation et du dynamisme de la délégation départementale, c’est la question des « Cinq gestes qui sauvent » qui apporta une certaine animation à ce Congrès.
M. Reuter, représentant le Préfet, directeur de la sécurité civile, répondit à plusieurs questions et notamment sur la formation des candidats au permis de conduire en citant une récente réponse au Ministère des Transports.
M. Burggraeve prit la parole pour indiquer que ces questions écrites posées par des Députés à sa demande avaient pour but de faire introduire au permis de conduire les « 5 gestes qui sauvent » et non le projet des « gestes élémentaires de survie » en 10 h qui ne correspond pas au problème des accidents de la route et à l’optique du permis de conduire.
M. Lauwick prit le relais en demandant la position de l’Association des moniteurs sur cette campagne qui parcourt la France et intéresse tous ceux qui font du Secourisme, que ce soient les moniteurs de la Croix-Rouge ou de la Protection civile, les sapeurs-pompiers ou les SAMU.
Le président Donin indiqua que le conseil d’administration se pencherait sur cette question avant de définir une position officielle. Le professeur Serre exprima publiquement son accord pour une formation au permis de conduire avec un programme effectivement plus pratique. Il regretta des lenteurs administratives car il y avait beaucoup de vies humaines à sauver.
Didier Burggraeve eut le dernier la parole pour rappeler avec émotion la mémoire du Pr Marcel Arnaud. Il informa l’assemblée avoir été se recueillir cet été sur la tombe du fondateur du Secourisme routier en France et de l’existence d’une rue portant son nom dans une commune proche de Roubaix en proposant aux moniteurs présents d’agir de même chez eux.
Nous reviendrons encore souvent pour rappeler l’œuvre de pionnier de Louis SERRE, fidèle Ami de Marcel ARNAUD. Nous le voyons ci-dessous, recevant en 1974, le Prix Gaston CORDIER, à l’issue des XVe Assises nationales sur les accidents et le trafic
(date inconnue, source non précisée)
Assises
Colonel CHICHIGNOUD : Arrivée des secours parfois difficile
Si le colonel Chichignoud s’est réjoui de ce que, au cours des huit premiers mois de l’année, il y a eu une diminution de 52 % du nombre des morts sur nos autoroutes de liaison et de 13 % pour ce qui concerne les blessés — et ceci à trafic égal ou même supérieur — en revanche, il s’est montré soucieux à propos de ce qu’il a appelé, les risques de « suraccidents » qui sont nettement aggravés, comme on le sait, sur les autoroutes, en raison de leurs caractéristiques particulières et de la vitesse élevée du trafic. Pour mémoire, il a rappelé que le record des collisions en chaîne était détenu par l’autoroute Paris-Lyon où ont été impliqués dans un même accident 63 véhicules. Ces risques posent des problèmes aux services de secours qui tous, a-t-il dit, doivent faire preuve de polyvalence, y compris les services médicalisés, pour prendre les précautions propres à éviter les « suraccidents ». Le colonel Chichignoud s’est plaint aussi des difficultés que rencontraient les sauveteurs pour arriver sur les lieux des accidents. A cause des automobilistes curieux qui circulent sur les bandes d’arrêt d’urgence. Il serait bien souhaitable, a-t-il déclaré, que de fortes amendes sanctionnent cette pratique inadmissible. Les moyens de secours sont-ils efficaces sur les autoroutes ? Oui, répond le colonel, il leur faut de 10 à 12 minutes au plus pour se rendre sur les lieux de n’importe quel accident. En revanche, ils sont insuffisants lorsqu’il y a collisions mettant plusieurs véhicules en cause. Le colonel Chichignoud a exprimé le souhait que les liaisons entre les véhicules de la Gendarmerie et les Centres de secours se fassent plus rapidement, et qu’on utilise les hélicoptères de manière plus rationnelle. Notamment dans les cas où les transports sanitaires par route risquent d’être longs. Cependant, il s’est montré hostile à l’idée de les faire atterrir directement sur la chaussée de l’autoroute ou sur le terre-plein central. Parce que, a-t-il dit, ceci constituerait un danger trop difficile à éviter. En revanche le colonel Chichignoud s’est montré partisan de créer des aménagements de surface, à courte distance, pour les recevoir.
Se préoccuper aussi des non-blessés
Quelques médecins, bien connus pour la participation active qu’ils apportent aux secours sur les autoroutes ont fait part des observations qui ont été faites dans les secteurs où ils interviennent. Le Pr Bourret (Salon-de-Provence) : de nombreux accidents se produisent à présent à l’échangeur du Coudoux, et aux deux barrières de péage en pleine voie. Parfois les services de secours ont bien du mal à parvenir sur les lieux des accidents, d’une part, à cause de la circulation, d’autre part, du fait que certains automobilistes se sont arrêtés n’importent comment pour faire la causette. Autre danger : les curieux qui allument des cigarettes à proximité d’un accident, et plus précisément là où de l’essence a été répandue sur la chaussée. Le Dr Dufraisse (autoroute du Soleil, Avignon) : personne ne s’occupe des victimes d’accident qui n’ont pas été blessées. Si bien qu’elles sont complètement abandonnées à leur sort sur l’autoroute avec un véhicule qui n’est plus en état de fonctionner. Il faut aussi qu’on prenne conscience de ce problème, et prévoir aussi bien leur ramassage que leur hébergement. Le Dr Prim (Var) : il y a un décès pour huit accidents corporels sur l’autoroute A 8, tandis qu’une personne sur cinq accidentées est incarcérée da,ns son véhicule. Le Dr Martinez (autoroute de Normandie) : le niveau des secouristes est insuffisant. Le SAMU de Garches n’est jamais appelé. L’hôpital de Mantes n’a pas de SMUR, et est incapable de recevoir des urgences « lourdes ». Et dans l’Eure, c’est pire encore. Bref, la médicalisation des secours est mauvaise. Et ce n’est pas au niveau des départements qu’elle doit être organisée, mais à celui de la région.
Le prix Gaston Cordier qui récompense les meilleurs travaux médicaux sur ces problèmes a été remis cette année au Pr Serre.
Voir aussi
Sur le Web : Le CAPSU sur secourisme.net
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