De nombreuses communes, ainsi que des opérateurs privés, mettent à disposition du public un ou plusieurs défibrillateurs en libre accès. Pour assurer une bonne efficacité de ces appareils, il est nécessaire de s’assurer de certaines précautions.

Le CFRC (Conseil Français de Réanimation Cardiopulmonaire) a publié quelques recommandations en 2008 [1]. Plus récemment, l’ANSM (agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) a fait le point sur ce sujet et émis de nouvelles préconisations [2]. Elles concernent les défibrillateurs mis à disposition du public, que ce soit en libre service, ou par l’intermédiaire d’un membre désigné du personnel.

Étude du site et de l’emplacement

Les défibrillateurs doivent être placés sur les sites présentant un risque important d’arrêt cardiaque. Le choix de l’emplacement pour le ou les défibrillateurs doit tenir compte de plusieurs facteurs :
 les risques d’accident cardiaque : présence de nombreuses personnes, présence de personnes de plus de 50 ans, présence de personnes à risque de santé particulier, atelier avec efforts physiques importants, atelier avec risque d’électrocution ou de noyade.
 les conditions d’ambiance thermique, les défibrillateurs ne supportant pas les grands froids (< 0 °C) ou les grandes chaleurs (> 40 °C),
 la proximité de moyens d’alerte.

Ils sont indispensables dès lors que peut survenir plus d’un arrêt tous les deux ans. Cela correspond par exemple à la fréquentation journalière de plus de 250 personnes âgées de plus de 50 ans. Ils sont également intéressants là où les secours ont un temps d’intervention important, dans les lieux de passage très fréquentés (gares, centre commercial, salle de spectacle...) ainsi que dans les lieux à risque de mort subite important : installations sportives, maisons de retraite...

Il est important de réaliser, avant de prendre la décision d’installation, une étude préalable en lien avec le SAMU. En effet, l’emplacement idéal dépend de nombreux facteurs. La visibilité et l’accessibilité de l’appareil doivent être privilégiées.

Choix de l’appareil

Le modèle doit être le plus simple possible. Il peut être automatique ou semi-automatique.

Formation et information

La formation des personnes susceptibles d’utiliser l’appareil n’est pas une obligation légale [3] mais est nécessaire. Une simple initiation, d’une durée d’une heure par groupe, est suffisante pour apprendre à alerter les secours médicaux, réaliser un massage cardiaque, installer le défibrillateur et suivre ses instructions. Il est recommandé de suivre le référentiel d’initiation du ministère de l’Intérieur [4] pour la réalisation de ces formations.

Une campagne d’information du public est également nécessaire, par voie d’affichage, d’annonces, de réunions d’information et de démonstration. Elle doit être entreprise en collaboration avec le SAMU, le SDIS et les associations de sécurité civile. Les personnels de santé du secteur doivent également être informés. Une signalétique [5] doit être mise en place et les consignes d’utilisation rappelées à proximité de l’appareil.

Le reportage ci-dessous montre l’importance d’une signalétique conduisant à l’appareil lorsque celui-ci est difficile à trouver.

Enregistrement de l’appareil auprès des services de secours et du fabricant

Il est utile de signaler la localisation définitive des défibrillateurs présents dans l’entreprise au service départemental d’incendie et de secours (SDIS) et au service d’aide médicale urgente (SAMU). Ils pourront ainsi l’ajouter à leur base de données et le signaler au besoin aux appelants.

Par ailleurs, il est important d’enregistrer le défibrillateur auprès du fabricant afin que celui-ci puisse adresser à l’exploitant les éventuelles alertes de sécurité relatives à l’appareil, et les mises à jour du logiciel interne.

Maintenance et suivi

La maintenance doit être organisée : approvisionnement en consommables, remplacement de la batterie, vérifications périodiques.

Deux points doivent faire l’objet d’une attention particulière :
 les batteries, dont la durée de vie varie d’un à cinq ans,
 les électrodes, dont le gel a tendance à se dessécher, sur lesquelles figure une date de péremption (deux à sept ans).

L’entretien peut parfois être confié au fournisseur du défibrillateur en souscrivant un contrat de service.

En outre, l’ANSM préconise :
 de désigner une personne responsable du suivi de l’appareil,
 de réaliser un inventaire permettant l’identification du défibrillateur dans lequel figure : le modèle, le numéro de série, le lieu d’implantation ainsi que la version du logiciel de l’appareil,
 de tenir un registre de maintenance,
 de vérifier régulièrement son état extérieur ainsi que le témoin de marche et l’absence d’alarme de dysfonctionnement,
 de déclarer auprès de l’ANSM tout dysfonctionnement observé sur le défibrillateur en cours d’utilisation pouvant avoir ou ayant eu une incidence sur l’état de santé de la personne secourue, d’un utilisateur ou d’un tiers.

Un modèle d’étiquette est suggéré par l’ANSM pour faciliter le suivi des appareils, à apposer directement sur les défibrillateurs.

Défibrillateur hors service en attente de maintenance.

Pour le suivi, il est recommandé de contacter le SAMU une fois par an afin de faire le point sur l’efficacité du dispositif.

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La mise à disposition de défibrillateurs en libre accès : recommandations

7 décembre 2009 par DAEXAL

"Il est important de réaliser, avant de prendre la décision d’installation, une étude préalable en lien avec le SAMU. En effet, l’emplacement idéal dépend de nombreux facteurs. La visibilité et l’accessibilité de l’appareil doivent être privilégiées."

La régle principale à retenir pour l’implantation de vos défibrillateurs en entreprise est qu’il doit être opérationnel au maximum 3 minutes aprés l’arrêt cardiaque constaté.
Ce qui entrainera probablement l’investissement de plusieurs défibrillateurs pour les immeubles de plus de 3 étages et pour les bâtiments de grande surface.
www.daexal.fr

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