Le nouveau dispositif ORSEC, organisation de la réponse de la sécurité civile
26 octobre 2007 - dernière mise à jour 23 mai 2016
La loi de modernisation de sécurité civile et ses textes d’application ont conduit à modifier substantiellement la terminologie utilisée lors des situations d’exceptions. Le vocable ORSEC, jusqu’ici utilisé pour des situations d’une ampleur exceptionnelle, va désormais être banalisé.
Le plan ORSEC devient « Organisation de la Réponse de SEcurité Civile » [1]. Désormais, dans le langage des secouristes, l’acronyme ORSEC s’impose. Il doit être complété soit par la désignation de la fonctionnalité (secours à de nombreuses victimes, hébergement...) soit du risque traité (inondation, cyclone, accident ferroviaire...) Cette dénomination ORSEC remplace toutes les appellations du type « plan de secours », « plans d’urgence » ou « plan de secours spécialisé ».
Désormais, le préfet ne « déclenche » plus le plan ORSEC. En effet cette terminologie relève d’une logique du « tout ou rien », alors qu’en réalité la réponse à un évènement est graduelle en fonction de sa gravité et de son évolution, depuis un état de veille permanente jusqu’à la mobilisation et l’engagement maximal.
On dira désormais que le préfet « prend la direction des opérations de secours » dans les cas définis par la loi, en particulier lorsque les conséquences de la situation dépassent les limites ou les capacités d’une commune. Il met alors en œuvre ou active les éléments du dispositif ORSEC adapté à la situation. Le dispositif ORSEC s’inscrit ainsi dans la continuité de l’action quotidienne des services.
Le tableau suivant donne un aperçu de l’évolution de la terminologie.
Avant | Maintenant |
---|---|
Plan ORSEC | Dispositif ORSEC |
Déclenchement du plan ORSEC | Activation du dispositif ORSEC inondations (par exemple) |
Contenu du dispositif ORSEC
Le dispositif ORSEC départemental se compose :
– d’un recensement et d’une analyse préalable des risques et des conséquences des menaces, constitué par le Dossier Départemental des Risques Majeurs (DDRM) et le volet « risques particuliers et sites à risques » du Schéma Départemental d’Analyse et de Couverture des Risques (SDACR) du Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS) ;
– d’un dispositif opérationnel avec des dispositions générales et des dispositions spécifiques qui définit une organisation unique de gestion d’événement majeur. Le nouvel ORSEC permet de faire face à tout type de situation. Il permet d’anticiper et de gérer les évènements en apportant une réponse graduée selon les circonstances grâce à :
- un niveau permanent de veille,
- un niveau de suivi des évènements traité par les acteurs dans le cadre de leur réponse courante,
- des niveaux successifs de mobilisation et de montée en puissance du dispositif pour appuyer et renforcer les acteurs sur le terrain. A tous ces niveaux correspondent, en particulier, des activations distinctes des éléments de la chaîne de commandement, tel le centre opérationnel départemental (COD).
– des phases de préparation, d’exercice et d’entraînement nécessaires à la mise en œuvre opérationnelle.
Organisation du commandement

Cas | Acteurs | DOS | Structure(s) engagée(s) | COD |
---|---|---|---|---|
Accident simple | Services de secours (intervention courante) | Maire | PC service | veille |
Accident important | Services de secours (avec moyens renforcés) | Maire | PC inter service PCC |
suivi |
Accident avec nombreuses victimes, TMD, PPI, pollution, spéléo... | Services d’urgence + autres acteurs | Préfet | PCO PC des services PCC |
appui du PCO |
PPI (type AZF), pollution (Erika, Prestige), inondation, intempérie... | Services d’urgence + autres acteurs | Préfet | un ou plusieurs PCO PC des services PCC |
direction |
Tempête (type 1999), pandémie (grippe aviaire), inondation majeure, nucléaire... | Mobilisation générale | Préfet | un ou plusieurs PCO PC des services PCC |
direction renforcée |
PC : poste de commandement,
PCC : poste de commandement communal [2],
PCO : poste de commandement opérationnel (structure mobile installée sur site),
COD : centre opérationnel départemental [3] (structure fixe),
DOS : directeur des opérations de secours (maire ou préfet).
Organisation propre des acteurs
Quel que soit le type de situation, dans le département, le préfet, rassemble le même noyau dur d’acteurs : service d’incendie et de secours, services sanitaires et sociaux, services de police et de gendarmerie, Conseil Général, services de l’équipement, délégué militaire départemental, associations agréées de sécurité civiles... Ce noyau est complété par d’autres acteurs en fonction du type de situation.
Ces acteurs possèdent chacun leur propre organisation, appelée « réponse opérationnelle propre des acteurs ». Cette réponse permet de satisfaire à la réglementation : chaque personne publique ou privée recensée dans le plan ORSEC prépare sa propre organisation de la gestion de l’événement et en fournit la description sommaire au représentant de l’État [4]. Pour certains acteurs, ces réponses opérationnelles propres sont prévues par la réglementation, pour d’autres il s’agit d’une organisation spécialement adaptée à la mission ORSEC. L’organisation propre des acteurs est connue sous différentes appellations :
Acteur | Réponse opérationnelle propre |
---|---|
Site SEVESO II seuil haut | Plan d’opération interne (POI) |
Installation nucléaire | Plan d’urgence interne (PUI) |
Opérateur ferroviaire, exploitant de tunnel routier | Plan d’intervention et de sécurité (PIS) |
Exploitant d’oléoduc ou gazoduc | Plan de surveillance et d’intervention (PSI) |
Maison de retraite | Plan bleu |
Etablissement d’enseignement | Plan particulier de mise en sûreté (PPMS) |
Musée... | Plan de sauvegarde des biens culturels |
SDIS | Réglement opérationnel (RO) ; plan d’établissements répertoriés (ETARE) |
Hôpital, professions de santé | Plan blanc |
Les associations de sécurité civile ayant obtenu un agrément de type A, B et/ou C sont susceptibles de participer aux opérations de secours, au soutien aux populations ou encore à l’encadrement des bénévoles spontanés, dans le cadre du plan ORSEC départemental. Elles doivent donc, elles aussi, préparer un plan pour assurer la mobilisation des volontaires et la gestion des événements, dont une description devra être fournie au préfet.
Dispositions générales du dispositif opérationnel
L’ensemble des dispositions générales du dispositif opérationnel constitue à la fois l’armature et la « boite à outils opérationnels » sur laquelle la Préfecture doit s’appuyer en fonction des circonstances.
Les missions de base communes constituant donc le socle des dispositions générales de gestion de tout événement sont :
– l’organisation des acteurs publics ou privés concourant à la protection générale des populations (fiche contact),
– le commandement ; l’organisation du Centre Opérationnel Départemental (COD), du Poste de Commandement Opérationnel (PCO),
– la communication de crise ; l’alerte et l’information des populations, des élus,
– la veille, l’alerte en toutes circonstances des acteurs du dispositif : l’organisation de la permanence de la préfecture, des renforts internes des personnels de la préfecture, la permanence des services départementaux, des autres acteurs, les procédures de contact, un dispositif de Gestion de l’Alerte Locale Automatisé (GALA)...
Au sein des dispositions générales, les modes d’action constituent une deuxième série « d’outils » utilisable en fonction des circonstances. Ce sont les missions préidentifiées destinées à traiter des situations types constituant le second niveau d’organisation de l’ossature, sont par exemple :
– le secours à de nombreuses victimes,
– l’évacuation des populations,
– l’hébergement, le ravitaillement, le soutien et le réconfort des populations sinistrées.
Dispositions spécifiques du dispositif opérationnel
Les dispositions spécifiques départementales reprennent en partie le contenu des deux catégories de plans d’urgence précédemment définies par la loi 87-565 du 22 juillet 1987 aujourd’hui abrogée : les plans de secours spécialisés (PSS) et les plans particuliers d’intervention (PPI).
L’appellation PSS (Plan de Secours Spécialisé) disparaît. L’acronyme PPI (Plan Particulier d’Intervention) qui est seul à être conservé de l’ancien système de planification doit être lu comme un raccourci signifiant « dispositif de réaction face aux risques liés à l’existence d’un établissement ou site localisé et fixe ». Il impose des obligations aux exploitants desdits sites.
Toutefois, leur contenu est simplifié et redéfini au regard des dispositions générales. Les dispositions spécifiques doivent apporter une valeur ajoutée par rapport aux dispositions générales. Ces outils ne sont pas autonomes ; ils ne constituent pas des « mini plans de secours » ou des PSS simplement renommés, ils s’inscrivent tous dans une seule organisation homogène, ORSEC, dont ils sont des composantes.
Ancienne dénomination | Nouvelle dénomination |
---|---|
PSS perturbation importante sur un réseau d’eau potable | ORSEC eau potable |
plan rouge | ORSEC nombreuses victimes |
PSS hébergement | ORSEC hébergement |
— | ORSEC télécom |
— | ORSEC décès massifs |
— | ORSEC patrimoine culturel |
Les dispositions spécifiques seront identifiées par l’acronyme ORSEC suivi du nom du risque traité :
– ORSEC inondation,
– ORSEC cyclone,
– ORSEC matières dangereuses...
Notes
[2] Article R731-4 du Code de la sécurité intérieure
[3] article R741-9 du Code de la sécurité intérieure
[4] article R741-1 du Code de la sécurité intérieure.
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Le nouveau dispositif ORSEC, organisation de la réponse de la sécurité civile
7 décembre 2007 par Turgis Erikdans les années 1980, on pouvait se procurer des fascicules auprès de la préfecture et autres, émanant de la direction de la sécurité civile et qui avait pour thémes "construction et protection contre les retombées radioactive" ou même notre provisoire sur les abris anti-retombées, mais auourd’hui qu’en est-il, peut on encore se les procurer ou la gestion de l’information sur ce sujet est elle totalement différente. n’y a t’il pas comme dans certains pays des fascicules d’information ?
Le nouveau dispositif ORSEC, organisation de la réponse de la sécurité civile
19 mai 2016 par doc... Version abrogée le 1 décembre 2014