Le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative (MJSVA) a présenté mardi 7 décembre 2004 la 9ème campagne d’information et de prévention des accidents en montagne l’hiver.

LE CONSTAT DU SYSTÈME NATIONAL D’OBSERVATION DE LA SÉCURITÉ EN MONTAGNE

Le nombre de personnes évacuées, sur les pistes ou hors-pistes, par les services spécialisés (pisteurs secouristes, gendarmerie, CRS...), lors des diverses pratiques de glisse sur neige est annuellement en France de l’ordre de 50 000 personnes. Ce nombre reste globalement stable au fil des ans, avec des variations liées surtout à des formes de pratiques.

Ce problème de santé publique ne concerne pas uniquement les décès mais toute forme de traumatismes : blessures nécessitant une hospitalisation, situations de handicap qui peuvent en résulter...

Les données de la saison 2003- 2004

L’accidentologie de la saison 2003-2004 reste élevée : 55 867 interventions des services de secours spécialisés ont été recensées entre le 1er décembre 2003 et le 31 mai 2004. 56 000 personnes ont ainsi été évacuées, 38 sont décédées (dont 23 hors-pistes et 14 pour des raisons non traumatiques).

De plus, il est important de noter que 7 décès immédiats sont survenus à la suite de collisions contre obstacles. Enfin, une intervention des secours est effectuée tous les 11 113 passages aux remontées mécaniques, ce qui révèle une certaine stabilité par rapport aux saisons précédentes (1 intervention tous les 11 300 passages lors de la saison 2003-2004).

POURQUOI ?

Pour beaucoup de pratiquants, et notamment le public jeune, la pratique des sports de glisse rime avec liberté et plaisir, avec évasion et recherche de sensations « fortes ».

L’enquête menée en 2000 par le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative (MJSVA) et par l’Institut National du Sport et de l’Education Physique (INSEP) mettait en exergue les motivations principales des pratiquants de sports de glisse :
 La recherche de sensations et de risques (dans 48 à 51% des pratiquants, le risque est recherché, l’engagement physique est sur-représenté),
 Le contact avec la nature et le rejet des pressions sociales (monde du travail),
 Le cadre familial, amical et festif.

Ces notions engendrées par le milieu montagnard font cependant oublier aux pratiquants les risques inhérents aux sports de glisse. On constate ainsi que, quelle que soit la population étudiée ou quel que soit le type de pratique,

la perception du risque ne correspond pas à la réalité de l’accidentologie.

LES SOLUTIONS

La réglementation des pratiques sportives ne constitue pas la seule voie pour répondre à l’expression des besoins en matière de sécurité. En effet, la multiplicité des pratiques, la diversité des publics et les conditions de survenue des accidents témoignent de la nécessité d’informer et de prévenir.

Ainsi, depuis de très nombreuses années, les différents acteurs du monde de la glisse sur neige ont porté leurs efforts sur l’amélioration de la sécurité, en fonction de leurs domaines de compétences. Ces efforts ont porté principalement sur le matériel (skis, fixations, casques, lunettes, gants...), et l’aménagement (tracés des pistes, croisements, entretien de la neige, protection des obstacles, neige de culture, amélioration de la sécurité et du confort des remontées mécaniques, signalisation sur les pistes...) De nombreuses normes élaborées par l’AFNOR et/ou la Commission Européenne concernent non seulement ces matériels et ces installations, mais également les pistes de ski alpin et de ski de fond.

Mais il convient également, en complément, de porter une attention particulière aux comportements. La prévention joue alors un rôle important dans la lutte contre les accidents liés aux pratiques sportives. Elle renforce, en effet, la prise de conscience du risque par l’individu et induit un comportement plus adapté aux réalités du terrain.

L’OBJECTIF DE LA CAMPAGNE

L’objectif prioritaire de cette campagne de prévention est d’influer sur la baisse de l’accidentologie des pratiques de glisse pour les saisons à venir. Il s’agit pour cela de rappeler, par l’intermédiaire de messages simples et de supports adéquats, deux règles comportementales en condamnant leur irrespect, à l’origine de la majorité des accidents : maîtrise de la vitesse et priorité au skieur aval.

LES 10 REGLES DE BONNE CONDUITE DU SKIEUR ET DU SNOWBOARDER

1-RESPECT D’AUTRUI

Tout skieur et snowboarder doit se comporter de telle manière qu’il ne puisse mettre autrui en danger ou lui porter préjudice.

2-MAITRISE DE LA VITESSE ET DU COMPORTEMENT

Tout skieur et snowboarder doit skier à vue. Il doit adapter sa vitesse et son comportement à ses capacités personnelles ainsi qu’aux conditions générales du terrain, de la neige, du temps et de la densité de la circulation des pistes.

3-MAITRISE DE LA DIRECTION

Le skieur et snowboarder amont, dont la position dominante permet le choix d’une trajectoire, doit prévoir une direction qui assure la sécurité du skieur et snowboarder aval.

4-DEPASSEMENT

Le dépassement peut s’effectuer, par amont ou par aval, par la droite ou par la gauche, mais toujours de manière assez large pour prévenir les évolutions du skieur et snowboarder dépassé.

5-PÉNÉTRER ET S’ENGAGER SUR LA PISTE AINSI QUE VIRER VERS L’AMONT

Tout skieur et snowboarder, qui, pénètre sur une piste de descente, s’engage après un stationnement ou exécute un virage vers l’amont, doit s’assurer, par un examen de l’amont et de l’aval, qu’il peut le faire sans danger pour lui et pour autrui.

6-STATIONNEMENT

Tout skieur et snowboarder doit éviter de stationner sans nécessité sur les pistes dans les passages étroits ou sans visibilité. En cas de chute, le skieur et snowboarder doit dégager la piste le plus vite possible.

7-MONTÉE ET DESCENTE À PIED

Le skieur et snowboarder qui monte ne peut utiliser que le bord de la piste. Il en est de même du skieur et snowboarder qui descend à pied.

8-RESPECT DU BALISAGE ET DE LA SIGNALISATION

Tout skieur et snowboarder doit respecter le balisage et la signalisation.

9-ASSISTANCE

En cas d’accident, tout skieur et snowboarder doit prêter secours.

10-IDENTIFICATION

Toute skieur et snowboarder, témoin ou partie responsable ou non d’un accident, est tenue de faire connaître son identité.

Source : Fédération Internationale de Ski, Congrès 2002, www.fis-ski.com

Sur le Web En savoir plus : http://www.jeunesse-sports.gouv.fr/actualite/montagne_hiver20042005.asp

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