MEMOIRES D’UN SECOURISTE 1967-1970

« La Brigade, Les “5 gestes”, Moniteur National, les ESPC »

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Ce volume, de 519 pages dont 20 en couleur, de format 21 x 29,7 relié comme un livre, raconte cette période où le secouriste de la Croix-Rouge, Didier Burggraeve, devenu moniteur arrive comme engagé volontaire à la Brigade de sapeurs pompiers de Paris en juin 1967.

Le récit relate de nombreuses interventions sur la voie publique comme secouriste, tant à Roubaix qu’à Paris et tout particulièrement en avril 1970 où il sauve la vie d’un piéton renversé dans la rue Blanchemaille à Roubaix, lors d’une permission.

L’auteur évoque les difficultés de créer, en étant militaire, une association nationale afin de lutter contre les accidents de la route, projet qui aboutira à la création des ESPC (Equipes de secours Protection Civile) de Wasquehal et Flers en 1969. Didier Burggraeve quitte la Croix-Rouge de Roubaix en juin 1968. Il vient alors d’obtenir son brevet de moniteur national de secourisme à Paris.

A Wasquehal puis à Flers, premières sessions de formation de secouristes, entraînements des secouristes actifs, conférences sur les accidents de la route ainsi que le cheminement du projet de « notions de secourisme » au permis de conduire, qui deviendra les « 5 gestes qui sauvent » avec le lancement, le 24 septembre 1967, d’une pétition nationale de 10 000 signatures.

Aidé par deux journalistes locaux, les deux « Maurice », celui de « Nord Eclair » Maurice Meunier et de « La Voix du Nord » Maurice Delbart, Didier Burggraeve organise une « Soirée du secourisme et de la Protection Civile » à Wasquehal qui réunit près de 200 personnes dont de nombreux jeunes, la cible essentielle.

Ce volume rend public les correspondances échangées avec de nombreux acteurs locaux ou nationaux, comme l’adjudant Albert Denys devenu Commandant des sapeurs pompiers de Roubaix, mais aussi le maire de Roubaix, M. Victor Provo, le député-maire de Wasquehal, Pierre HERMAN, puis des députés et sénateurs afin d’appuyer le projet des « 5 gestes » auprès des pouvoirs publics. On trouve ainsi une lettre de Georges Pompidou quelques jours avant qu’il ne soit élu président de la République, une autre de Alain Griotteray, député, ancien résistant ou de Pierre SUDREAU ; d’Alain Peyrefitte ou de Jacques CHABAN-DELMAS, etc. Tous désireux d’aider à la concrétisation de cette idée de former tous les usagers de la route lors de la préparation du permis de conduire.

Dédié à M. Paul Reynaërt, qu’il rencontrera lors d’une réunion en décembre 1968 à l’Etat-major de la BSPP, devenu président d’honneur du CAPSU, l’ouvrage comprend une partie sur le « Secourisme à cette époque » avec de nombreux croquis et la description des méthodes et techniques des années 60 ; ainsi que de nombreux articles de presse et photos.

Il s’achève sur le dépôt de la candidature de Didier Burggraeve à la Fondation de la Vocation. Il devient officiellement le président des ESPC, enfin libéré de ses obligations et contraintes militaires. Ces Mémoires peuvent intéresser les secouristes et professionnels du secours, actifs à cette époque ou qui souhaitent comprendre cette expérience pour agir aujourd’hui afin de diffuser le secourisme à toute la population.

Sommaire

 dédicace « A Paul-Henry Reynaërt »
 introduction
 1967
 1968
 1969
 1970
 le secourisme à cette époque
 documents
 chronologie
 annexes
 photos
 articles de presse
 bibliographies

Dédicace

Après avoir dédié mon premier volume à ma Mère, comment ne pas dédier ce volume 2 à celui qui deviendra rapidement mon conseiller, mon guide, un entraîneur, un facilitateur, sachant aussi critiquer ou faire ressortir l’erreur ? Mon ami, depuis ce premier jour de décembre 1968 jusqu’à sa mort le 12 avril 1992 :

A mon ami inoubliable
Paul-Henry REYNAËRT

Dans ce volume puis dans tous les autres à venir, chacun comprendra ce qui s’est passé avec cet homme astucieux et ouvert, entre un aîné et un garçon de vingt ans à la recherche de ce qui vaut la peine d’être fait.

Il fut, très vite, convaincu par les « 5 gestes », par la participation des jeunes à la « Protection Civile » c’est-à-dire à la prévention des risques. Il fit le déplacement à Wasquehal lors de la « Soirée du secourisme » le 31 janvier 1970 (photo ci-dessous) et bien sûr parmi les invités à la cérémonie de remise des « Bourses de la Vocation » le 1er décembre 1970 à Paris où rayonnait de sa personne tout simplement du bonheur.

« On ne se bat bien que pour les causes qu’on modèle soi-même et avec lesquelles on se brûle en s’identifiant »

René CHAR

Il m’avait envoyé une photo de lui, dédicacée « Affectueux encouragement » en 1981.

Nous nous sommes revus à Paris chaque fois que c’était possible lors de mes rendez-vous ministériels ou de mes contacts parisiens.

Photo du haut : Il m’avait adressé cette photo où on le voit avec son épouse, dédicacée au dos : « A Didier Burggraeve Vives et affectueuses amitiés à l’occasion de nos noces de Diamant 1926-1986 60 années d’altruisme grâce à mon épouse. Signé P H Reynaert ».

Photo du bas : la dernière photo prise à Saint-Arnoult dans le Calvados où il s’était retiré avec son épouse et où j’étais allé le revoir, en 1989 et en 1991. Photo prise le 1er juillet 1991.

Introduction

Avant d’arriver à la Brigade de sapeurs pompiers de Paris en ce début juin 1967, j’avais déjà effectué un premier parcours pour me former au secourisme, depuis le « choc » de 1960 à ma première formation, le SST (Sauveteur Secouriste du travail) qui débuta le 12 avril 1965. Puis à la Croix Rouge afin d’obtenir en janvier 1966, mes brevets de secouriste de la CRF et de la « Protection Civile », puis ma « spécialité » en « asphyxie ».

Secouriste actif puis aide moniteur, j’obtenais le monitorat de secourisme de la CRF juste avant de partir à Paris. Mais c’est aux sapeurs pompiers de Roubaix et à ses moniteurs que je dois ma formation pratique et opérationnelle.

J’arrivais donc au centre d’instruction de Villeneuve-Saint-Georges avec des connaissances dans ce domaine, au-delà de celles de mes camarades, même sapeurs pompiers volontaires pour certains d’entre eux.

J’ai continué mes contacts avec la CRF locale, de Roubaix, en participant quand je le pouvais aux « entraînements » mensuels et en préparant activement l’organisation d’un exercice avec d’autres comités locaux en décembre 1967.

Mais il faut reconnaître que les relations se sont détériorées progressivement. Il y a eu sûrement de la jalousie d’autres moniteurs à mon égard, car je prenais trop de place ou devenait trop influent... Mais il y eut aussi des incompréhensions avec le chef des équipes.

Ce qui entraînera mon départ de la CRF – ainsi que mon retrait rapide de la FNS, comme on le lira dans ce volume. Des incompréhensions, essentiellement de personnes qui empêchent ou rendent impossible l’utilité d’un engagement commun. Mais aussi le fait que j’avais obtenu en juin 1968 mon brevet national de moniteur de secourisme, ce qui me donnait une nouvelle liberté d’action.

Ce volume 2 raconte donc mon arrivée à la Brigade, mon instruction, mon transfert en compagnie à Paris pour la parachever. Dès que je disposais d’un peu de temps libre lors des « réserves », le soir, ou lors de permissions, je prenais des contacts, soit à Paris, soit dans le Nord, afin de faire connaître et évoluer mes projets.

Le premier d’entre eux était de créer une association car jusqu’à présent mes contacts étaient établis à titre personnel, même si j’utilisais des papiers à en tête qui, très certainement, on dû en agacer plus d’un.

L’autre projet essentiel débouchait de ma conviction que nous devions former tous nos concitoyens aux gestes de base du secourisme, ceux qui assurent la survie, pour sauver les accidentés d’une mort certaine. Je pensais bien sûr à la route, un véritable carnage [1] à cette époque.

Puis à l’Etat-major j’ai pu être en contact avec le président de l’UNPC. Une association « nationale » était impossible à créer. J’en fus empêché par la hiérarchie militaire.

Je me rabattais alors sur une structure départementale, une « UDPC » qui serait arrachée à l’UNPC. On lira les péripéties. Tout cela aboutira à une association locale, les « ESPC » créée à Wasquehal et dont le maire et député, Pierre HERMAN, était prêt à m’aider, moi et mes jeunes camarades.

Concernant les « notions de secourisme à l’examen du permis de conduire » (mal présentées car j’utilisais le mot « soins » dans mes premiers documents), elles aboutirent à des gestes précis, « 5 gestes pour sauver » puis définitivement les « 5 gestes qui sauvent ».

Ma campagne prit le départ le 24 septembre 1967 avec une pétition nationale de 10 000 signatures en soutien à cette idée que je me proposais de remettre moi-même au ministre de l’Intérieur [2].

Je faisais tirer des listes à signer, puis imprimer un tract « Appel pour les morts sur les routes ». J’ouvrais un cahier afin de faire signer toutes les personnes que je rencontrais, si elles étaient d’accord. Je l’emmenais partout avec moi. Voir en annexes.

Ce qui me révoltait essentiellement c’était le nombre de morts « faute de secours » rapides et efficaces. Il fallait certes améliorer les secours publics mais le citoyen, le témoin, que faisait-il pour participer à ces premiers secours ? Rien, car sans aucune formation !

Les ESPC ne seront créées qu’en septembre 1969. Elles seront autonomes car, déçu de mes engagements précédents ou contacts avec des organismes nationaux, je ne voulais plus perdre un temps considérable dans des querelles de personnes.

Ainsi, les ESPC de Wasquehal et Flers, (deux communes limitrophes), en liaison avec les services préfectoraux, formèrent de nombreux secouristes (BNS), auront des équipes de secouristes actifs et animeront les premières séances de formation (ou d’information) aux « 5 gestes » dans toute l’agglomération puis à l’extérieur.

Réaliser mes projets et défendre mes idées, je savais que cela me serait impossible en restant à la Brigade. Très vite j’avais intégré le fait que je me contenterais des trois années d’engagement, parmi lesquelles à l’époque toutefois il y avait seize mois dit de « service militaire ».

Je quittais la Brigade déçu mais sans amertume. C’est parce que j’y étais venu que j’aie pu connaître Paul REYNAËRT, qui me fit rencontrer Pierre BLAHA ; que mes supérieurs me présentèrent à M. Jean LAURENT-PERUSSEL, le président fondateur de l’UNPC, très impliqué dans la vie des sapeurs pompiers de Paris.

C’est dans le train qui m’amenait de Paris à Roubaix et inversement, d’une durée de près ou de plus de trois heures selon les horaires, que je prenais de nombreuses notes et que je parcourais les compartiments, en tenue de sapeur pompier, afin de recueillir les signatures de ceux qui étaient d’accord avec mon projet de « secourisme au permis de conduire » que je leur expliquais.

J’ai fait le maximum pour gérer au mieux cette période.

Dans ce volume, le récit est accompagné de lettres ou documents car ils complètent ce que je veux rappeler. Parfois des détails dans une lettre apportent un éclairage complémentaire. Tout ne peut pas être publié, il faut trier. Pour expliquer mon départ de la CRF, les lettres envoyées et reçues sont utiles et replongent dans l’ambiance existant à ce moment là.

Durant ces trois années, je franchissais le pas du bénévolat vers le professionnalisme, j’affinais mes aptitudes à l’enseignement, je précisais ce que je voulais pour le permis de conduire avec les « 5 gestes » puis, avec ma première association, comment je voyais l’enseignement du secourisme.

Sur le Web Le CAPSU sur secourisme.net

Notes

[1Voir en annexes les statistiques des accidents de la route de cette période.

[2Cette pétition fut déposée au cabinet du ministre – seulement en 1972.

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