Avec ce Nuls, ramenez Adriana chez vous et sauvez des vies !

(description de l’éditeur)

Il n’est pas nécessaire d’avoir fait 10 ans d’étude de médecine pour sauver une vie. Avec les Nuls, les gestes qui sauvent sont enfin à la portée de tous. Petites plaies, hémorragies, personne qui s’étouffe, malaise, brûlure, piqûre d’insecte... grâce aux nombreuses illustrations pas à pas et aux conseils du Dr Pascal Cassan, vous saurez réagir à toutes ces situations, courantes ou plus extrêmes.

Ce livre met également l’accent sur ce qu’il faut faire en cas de catastrophe (tremblement de terre, tsunami, attentat) : certains réflexes à connaître peuvent là encore sauver des vies, dont la vôtre. Sans oublier les démarches à faire dès aujourd’hui pour sécuriser sa maison, et prévenir les accidents domestiques.

À découvrir aussi, les 10 gestes qui sauvent, les 10 réflexes d’urgence pour protéger ses enfants, et les 10 erreurs à ne pas commettre.

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Avis et critiques

Avis du site Secourisme-pratique

A lire ici : http://www.secourisme-pratique.com/...

« Les premiers secours pour LES NULS » : commentaires publiés dans le bulletin du CAPSU n°49.

C’est un article sur le site internet du Figaro qui avait attiré notre attention [1]. Il citait « Adriana Karembeu » afin « d’initier » les Français (des nuls !) aux gestes de premiers secours.

Mais c’est l’article lui-même qui nous a fait réagir.
Il suffit de le lire ou de le relire pour avoir la certitude que les « nuls » en question sont plutôt du côté opposé !
Comment le rédacteur de cet article a-t-il pu écrire ce texte, avec les conseils ou en lisant un communiqué de presse d’un grand organisme comme la Croix-Rouge française ?

Car, quand on voit les questions posées, les interrogations, on peut comprendre pourquoi le secourisme en général n’est pas pris au sérieux ou perçu d’un intérêt évident par la population et, par incidence, par les pouvoirs publics !

On nous remet sur le tapis la « piqûre de méduse », la rare « morsure de serpent ». Bref les conseils à ne pas suivre. Il ne faut pas faire ceci ou cela. De la pédagogie « négative », ce que nous avait dit le Docteur MARTINEZ, du SAMU de Paris lors de nos conversations à propos de la diffusion d’un secourisme de masse (dans les années 80 !).

La moitié de cet article est utilisé (gâché) par le rappel de ces anecdotes ou bêtises ancrées dans l’esprit de la population à force de les répéter !

Par sûr que l’article avec la photo du « top modèle » fasse progresser l’envie de la population à se former au secourisme.

Suite à cet article du Figaro sur son site, une réponse « Les gestes de survie pour tous ! » a été envoyée et publiée [2].
Car, si nuls il y a, ne sont-ils que d’un seul côté ?

Après l’article, le livre. 270 pages avant l’index ! Qui va lire cela ?

Après une photo de « L’icône de la mode » avec un tronc pour quêter pour la Croix-Rouge, sa « collaboration » à l’ouvrage est expliquée. On apprend que son rôle d’ambassadrice de la Croix-Rouge française est « bénévole ».

Si c’est vraiment le cas, c’est bien, car hélas, le secourisme s’est enfoncé dans une brèche où l’argent est présent. Nous en reparlerons plus tard.

S’agissant d’un livre édité sous les auspices de la Croix-Rouge française, il était normal de citer son fondateur, le Suisse Henry DUNANT, ce que fera le Docteur CASSAN, l’auteur, dans sa préface.

L’ouvrage est toutefois divisé en 31 chapitres.
Au premier coup d’œil, l’essentiel est évidemment dilué. C’est un risque et cela nous confirme que l’on reste incapable de sortir un ouvrage uniquement réservé aux détresses !
Dans ce cas, il est vrai, il n’aurait pas 270 pages !

Le chapitre 1 traite des « accidents de la vie courante, un vrai fléau ».
On annonce « plus de 18 000 morts par an ».

Puis, on les détaille et on parle alors « d’accidents domestiques » (qui sont pourtant les accidents dits de la vie courante), avec un autre chiffre : 13 000 morts par an ( ?).

Statistiques plus détaillées ensuite : les chutes, intoxications, noyades, etc.
Plus loin on cite les accidents de l’enfant (1 mort par jour), les accidents du senior. On précise « 15 000 décès » par an…

Mais si le lecteur additionne tous ces chiffres, il arrivera à un total astronomique de plus de 46 000 tués par an !

Il nous apparaît inutile de consacrer autant de pages à des chiffres qui, en plus, présentés ainsi, sont faux.

En 2008, le chiffre global des décès par accident domestique (de la vie courante) était de 19 703 (Institut de veille sanitaire). Auxquels il faut ajouter les tués sur les routes.

Chapitre 2 : « Histoire des premiers secours ».
Nous ne voyons pas l’utilité de ca rappel pour le grand public à qui l’on doit faire mémoriser, uniquement, les réflexes d’urgence.

Toutefois, on nous rappelle que le garrot (que l’on préconise encore aujourd’hui, parfois dans les programmes officiels pour le supprimer ensuite), a été « inventé » par le chirurgien Ambroise PARE.

On cite l’américain Peter SAFAR (souvent cité par le CAPSU dans ses écrits) pour la mise au point de la méthode de ventilation artificielle du « bouche-à-bouche » (mais il a fait beaucoup plus).

On orthographie « NILSEN » et non NIELSEN, méthode de ventilation manuelle (faute de frappe probablement). Mais beaucoup de lecteurs seront surpris d’apprendre que Jules FERRY a voulu imposer une épreuve de secourisme au certificat d’études…. Et très déçus au vu de la situation au sein de l’Éducation nationale en 2012 à ce sujet !

En effet, une loi de 1958 avait rendu « obligatoire » l’enseignement des règles de sécurité… et le secourisme, suivie de nombreux textes réglementaires.

En 2010, nous n’arrivions à former que 60 000 jeunes pour une classe d’âge annuelle de 7 à 800 000 jeunes !

Puis, écrire qu’aujourd’hui, près de 1.300.000 personnes sont « initiées ou formées » aux premiers secours, chaque année, en France, est évidemment une inexactitude. Ou alors, dès que quelqu’un pratique un exercice de 5 minutes de MCE, les 45 minutes pour les participants à la « journée d’appel », tout cela est comptabilisé !

Pourtant, l’observatoire du secourisme dont le docteur CASSAN fait partie a proclamé (et écrit) que seule l’AFPS de 1991 – devenue ensuite PSC1, pouvait convenir pour une formation « valable ». C’était le « socle » en dessous duquel il n’y avait rien de sérieux (ou d’efficace) et que réduire ce programme et cette durée pouvait même être « dangereux » !
Bref, on nous disait : AFPS (ou PSC1) ou rien !

Cette affirmation était en contradiction avec les initiations très courtes de la Croix-Rouge française, notamment sur les plages, l’été, ainsi qu’ d’autres (OPPBTP ou FFC pour ne citer qu’eux).

Ridicule, elle a toutefois été utilisée par le ministère des Transports et la déléguée interministérielle de l’époque pour ne pas retenir les « 5 gestes qui sauvent » pour le permis de conduire !

Aujourd’hui, 250 000 « PSC1 » sont délivrés pour le public plus 60 000 par l’Éducation nationale. On est très loin des 1 300 000 !
Nous en sommes là.

Quant à la formation des SST, elle dépend de l’INRS donc du ministère du Travail.
Si les courtes initiations sont officialisées donc retenues, il faut les reconnaître et non prétendre que c’est dangereux.
Ce qui est dangereux, c’est de ne rien faire face à une personne en détresse !

Suite du livre…
Autre faute de frappe, page 19, la méthode SCHAEFER s’écrit avec un E.

Mais ce rappel de l’histoire s’achève sur le Professeur BOURRET et le Professeur ARNAUD ; il n’y a pas d’erreur à ce niveau.
Le premier a effectivement inventé le premier SMUR et le second, à l’origine de cette médicalisation des secours a été le fondateur de la traumatologie routière (et du secourisme routier).

Toutefois, la citation de Marcel ARNAUD n’est pas tout à fait exacte ! Il faut écrire donc lire :
« Relever un blessé » (et non ramasser), « Transporter un agonisant » (et non mourant) et effectivement « Hospitaliser un mort ».
(C’était ce qui se passait sur nos routes durant les décennies 50-60).

Ce qui nous intéresse dans ce livre qui traite de – presque tout – c’est évidemment l’accident de la route.
Dès la page 22, un résumé sur la sécurité routière précise que la Commission européenne a adopté, en septembre 2000, une directive faisant « obligation à tous les conducteurs professionnels de connaître les bases en matière de premiers secours ».

Mais quelles sont ces bases ?

Et l’auteur espère que « l’initiative » pourra « s’étendre dans un futur proche aux conducteurs individuels ». En ajoutant : « Ce n’est hélas pas le cas en France… ».

Mais qu’a fait la Croix-Rouge française pour soutenir l’action entièrement bénévole de l’ASAR et du CAPSU pour y parvenir rapidement ?

Elle a combattu les « 5 gestes » au sein de la Commission nationale du secourisme… puis de l’observatoire qui l’a remplacée !

Puis, enfin, en acceptant puis en défendant la formation des candidats aux permis de conduire, mais en excluant les « 5 gestes », projet pourtant conçu pour faire face à l’accident de la route, comme les « 3 gestes » de la FFC proposés pour faire face à l’urgence cardiaque.

Plusieurs pays qui ont mis en place une telle formation (pratique) sont cités. L’Autriche (effectivement depuis 1973). Curieusement, l’Allemagne n’est pas citée alors que sa décision est antérieure (1969) [3].
Mais un « rappel », ensuite, page 58, mentionne ce pays ainsi que l’Italie et le Danemark.

Pour achever cette première lecture du livre, restons sur l’accident de la route, objet de notre action de toujours : pages 44 et 45.

Dans les consignes pour les témoins, l’arrêt sur les lieux en sécurité, on retrouve tous les conseils du geste « Baliser les lieux – Protéger les victimes » des « 5 gestes » mais le geste capital de l’alerte n’est pas mis ou remis en exergue et cela est très étonnant.

Toutefois, il y a plus loin un chapitre 6 qui est totalement consacré (7 pages) à l’alerte des secours.

Adriana ajoute « Le conseil », page 45, pour redire ce que la sécurité routière (pouvoirs publics) nous rappelle à longueur de messages télévisuels ou radios. Pas sûr que ce soit judicieux. Une page de plus !

Didier Burggraeve

(Suite dans le bulletin 50 avec une première partie sur le secourisme routier de Marcel ARNAUD).

Voir la disponibilité sur Amazon.fr (lien sponsorisé)

Éditions Générales First, 2012, 304 pp., 14,95 €

Notes

[1Damien Mascret, 17/04/2012, Adriana Karembeu initie aux premiers secours avec les Nuls http://sante.lefigaro.fr/actualite/...

[3Voir les mémoires sur les « 5 gestes qui sauvent » (10 mémoires). Les 6 premiers seront en ligne sur le site secourisme.net cette année.

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Les premiers secours pour les nuls

14 juin 2012 par FDN

Bonjour,
Diffuser au plus grand nombre les premiers secours sous quelle forme que ce soit, reste un devoir de la Croix-Rouge. Que cet emblème puisse circuler le plus possible de mains en mains de foyers en foyers et faire comprendre que ces gestes ne sont réservés à une élite mais bien à la portée de tous alors bravo !

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