1. Généralités

Le squelette est formé de 206 os. Ils sont attachés entre eux par des articulations. Bien que composés essentiellement de minéraux, ce ne sont pas des éléments inertes du corps. En effet, ils sont innervés, vascularisés (de petits vaisseaux sanguins y arrivent et en partent) et ils évoluent (lors de la croissance, ou pour réparer une fracture par exemple), comme tous les autres organes.

Les os ne sont pas pleins mais creux. Ils sont constitués de plusieurs couches de densité différente. Cette structure augmente leur élasticité et leur résistance aux fractures. La cavité se trouvant à l’intérieur des os se nomme cavité médullaire. Dans cette cavité se trouve la moelle osseuse qui fabrique certains éléments du sang comme les globules rouges.

Le schéma ci-contre illustre la structure d’un os en prenant l’exemple du fémur. On y distingue le cartilage articulaire (1), l’os spongieux contenant de la moelle rouge (2), la cavité médullaire contenant de la moelle jaune (3), et la substance compacte (4).

2. Les différentes catégories d’os

On distingue :

 les os longs (exemple : l’humérus)
 les os plats (exemple : l’omoplate)
 les os courts dont les dimensions dans les 3 directions sont du même ordre (exemple : la rotule)

La tête os du crâne et de la face (1)
Ceinture scapulaire clavicule (2)
omoplate (3)
Membre supérieur humérus (4)
radius (5)
cubitus (6)
carpe (7)
métacarpe (8)
phalanges de la main (9)
Cage thoracique sternum (10)
côtes (11)
Colonne vertébrale vertèbres (12)
sacrum (13)
coccyx (14)
Ceinture pelvienne os iliaque (15)
Membre inférieur fémur (16)
rotule (17)
péroné (18)
tibia (19)
tarse (20)
métatarse (21)
phalanges du pied (22)

3. Traumatismes de la tête

3.1. Structure osseuse

Il y a 8 os pour le crâne et 14 pour la face. La tête est le siège du cerveau et constitue donc une région très importante.

3.2. Les traumatismes

Une fracture d’un os du crâne est possible lors d’une chute ou d’un coup sur la tête. Le choc ou la fracture en eux-mêmes sont peu importants par rapport aux conséquences qui en découlent. Celles-ci peuvent être soit une contusion du cerveau due au choc contre la boîte crânienne, soit une compression du cerveau par un écoulement de sang qui forme une poche contre celui-ci (phénomène appelé hématome intracrânien). Dans les deux cas on parle de traumatisme crânien.

Les conséquences d’un traumatisme crânien peuvent être très graves, en raison des lésions du cerveau. C’est pourquoi on en recherchera toujours les signes, qui peuvent être :

 une plaie ou une bosse sur la tête,
 des maux de tête, des nausées ou des vomissements qui apparaissent après l’accident,
 une hémorragie extériorisée par le nez ou les oreilles,
un écoulement de liquide clair comme de l’eau, par le nez ou les oreilles,
 une perte de connaissance initiale (PCI)
 des troubles du comportement
 des troubles de la conscience,
 une ou deux pupilles dilatées.

Conduite à tenir :

 mettre la victime au repos, tête calée à plat dos si elle est consciente, ou en PLS en cas de nausée, vomissement, perte de connaissance ou forte somnolence ;
 faire un bilan détaillé au SAMU en y incluant tous les signes constatés (voir à ce sujet l’article « bilan des traumatismes du crâne ») ;
 surveiller attentivement la victime, en particulier l’état de conscience, les pupilles, et les autres fonctions vitales.

4. Traumatismes de la colonne vertébrale

4.1. Les os

La colonne vertébrale comprend une partie mobile et une autre fixe :

 la partie mobile comprend 24 vertèbres :

  • 7 vertèbres cervicales
  • 12 vertèbres thoraciques
  • 5 vertèbres lombaires

 la partie fixe comprend le sacrum et le coccyx.

Tout le poids du tronc et des membres supérieurs repose sur le bas de la colonne. Les vertèbres sont trouées et forment ensemble le canal vertébral dans lequel passe la moelle épinière. C’est un ensemble de fibres nerveuses très compact d’où partent, entre chaque vertèbre, des faisceaux nerveux pour l’ensemble du corps.

4.2. Les fractures

Une fracture de la colonne vertébrale est possible lors d’un violent traumatisme, d’un choc dans le dos, d’une chute sur les pieds ou la tête. Les signes d’une telle fracture peuvent être :

 une douleur localisée à l’endroit du choc ou de la lésion,
 des troubles sensitifs : fourmillements, douleur, sensation de décharges électriques, sensations de chaud et de froid,
 des troubles moteurs : impossibilité de faire certains mouvements, touchant les membres inférieurs ou les quatre membres.

Comme pour la tête, la fracture elle-même est moins préoccupante que ses conséquences possibles. En effet, la fracture d’une vertèbre peut provoquer une compression, voire une section de la moelle épinière. La section de la moelle épinière entraînera toujours au moins une paralysie et une perte de sensibilité totale des membres inférieurs.

Conduite à tenir :

 éviter toute mobilisation inadaptée de la victime,
 maintenir immobile la tête de la victime et lui poser un collier cervical,
 si la victime est inconsciente, la mettre en PLS avec précaution,
 transmettre un bilan détaillé au SAMU en y incluant tous les signes observés,
 procéder au relevage da la victime, uniquement après autorisation de la régulation médicale, et la conditionner en matelas à dépression.

5. Traumatismes de la cage thoracique

5.1. Les os

La cage thoracique est constituée de 12 paires de côtes et du sternum. Les 10 premières côtes se fixent sur les vertèbres thoraciques et sur le sternum, par l’intermédiaire d’un cartilage. Les deux paires inférieurs ne se fixent que sur les vertèbres, l’autre extrémité étant libre. Ces deux dernières côtes sont appelées « côtes flottantes ».

Le rôle essentiel de la cage thoracique est de protéger les organes du thorax, essentiellement les poumons, et le coeur.

5.2. Les fractures

Un choc porté au thorax peut provoquer une fracture d’une ou plusieurs côtes, voire du sternum. Les traumatismes de la cage thoracique sont fréquents chez les victimes conducteurs d’un véhicule accidenté (choc dû au volant).

Les signes à rechercher sont :

 une douleur à la palpation,
 une douleur à l’inspiration, à l’expiration ou à la toux (noter si c’est l’un ou l’autre),
 une plaie, soufflante ou non,
 une détresse ventilatoire (ou circulatoire dans un deuxième temps),
 une toux avec crachement de sang.

Conduite à tenir :

 placer la victime en position 1/2 assise,
 la mobiliser le moins possible,
 lui donner de l’oxygène en inhalation,
 transmettre un bilan détaillé au SAMU,
 surveiller attentivement.

6. Les membres

6.1. Structure osseuse

Les membres supérieurs et inférieurs ont une structure qui est similaire :

membre supérieur membre inférieur
une « ceinture » qui permet de rattacher les membres au tronc omoplate + clavicule os iliaque
un os unique qui s’articule avec la ceinture humérus fémur
deux os s’articulant avec le précédent radius + cubitus tibia + péroné
plusieurs petits os s’articulant entre eux de façon complexe et articulés avec les deux précédents carpe + métacarpe + phalanges de la main tarse + métatarse + phalanges du pied

6.2. Les fractures

Une fracture de membre peut être provoquée par un choc direct mais aussi par un choc indirect. Ainsi il est possible que l’os soit cassé non pas au point d’impact, mais au point de plus faible résistance de l’os.

Il existe trois sortes de fractures :

 fermée non déplacée,
 fermée déplacée (avec possibilité de raccourcissement, rotation ou angulation),
 ouverte (il y a une plaie).

La victime a souvent perçu un « craquement » au moment de l’accident. Elle peut présenter :

 une douleur d’intensité variable au niveau de la fracture
 une impotence fonctionnelle (la douleur rend difficile voire impossible les mouvements)
 une déformation, un gonflement ou un hématome
 un pouls radial faible ou absent alors que le pouls carotidien est bien perçu.

Conduite à tenir :

 immobiliser la fracture en bloquant l’articulation au-dessus et au-dessous avec une écharpe, une attelle ou un dispositif à dépression. Cette immobilisation doit respecter une éventuelle déformation.
 réaliser un bilan détaillé de la victime et le transmettre.

Complications possibles : les os sont entourés de nerfs et de vaisseaux sanguins. Le déplacement des os peut provoquer une hémorragie ou une section de nerf.

7. Choix des moyens d’immobilisation

Les moyens d’immobilisation doivent être adaptés à la localisation de la lésion. Le tableau suivant est donné à titre d’exemple : le matelas à dépression, un jeu d’attelles modelables, et un jeu de colliers cervicaux permettent de faire face à la plus grande partie des cas de traumatismes.

{{}} avant-bras bras cuisse jambe colonne vertébrale bassin tête
matelas à dépression
X
X
X
X
collier cervical
X
X
attele modelable
X
+ écharpe
X

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Les atteintes traumatiques du squelette

25 février 2019 par SOW Mamadou Saidou

Je suis secouriste à la croix rouge Guinéenne. Ce thème m’a beaucoup informé et c’est vraiment bien détaillé. J’aimerais avoir des articles pareils pour mieux me former en secourisme.

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